drapeau péruvien

Les tribulations d'un Acadien et d'un Brayon au Pérou

Drapeau AcadienDrapeau Brayon

8 et 9 octobre 2006

Ah quelle aventure, j'ai bien cru que je n'allais pas passer au travers.  Le 8 à 1h30, on se réveille et on se prépare.  À 2h00, notre guide, Coco, vient nous chercher et nous installe avec un autre aventurier dans un minuscule taxi.  On a pas vraiment dormi.  Au lit à 20h00 avec le bruit incessant de la rue, et même que le camion de vidanges jouait la lambada!  Donc on s'est lavé, couché et on a essayé de dormir.

Le taxi nous amène donc à la gare d'autobus d'Arequipa.  C'est à ce moment que nous rencontrons nos autres co-aventuriers (en plus de celui qui était en taxi avec nous)  Plus tard, nous apprendrons qu'il y avait un américain, un brésilien et 3 australiens (dont une jeune femme).

Nous embarquons donc dans le bus et nous partons.  Le bus est bondé et est très vieux.  Il y a plein de poussière.  Pendant tout le voyage, une télé diffusait des vidéos de musique pop sud américaine avec le volume dans le tapis.  Les filles dans les vidéos étaient toutes en petite tenue et très jolies, mais après quelques heures, j'étais juste pu capable!  Nous avons roulé jusqu'à 6-7h00, jusqu'à Cabanaconde avec un arrêt pipi/eau/bouffe à Chivay.  Pendant la nuit, sur le bus, il faisait très froid.  Toutes les fenêtres étaient gelées.  Pour voir dehors, il fallait gratter, ce que je faisait avec mon chapeau, mais il faisait tellement noir que ça n'en valait pas vraiment la peine.

Arrivés à Cabanaconde, nous avons pris un déjeuner avec un oeuf, du pain péruvien et un café instantané.  Après le déjeuner, on a pris nos sacs et on a commencé à marcher.  Pendant environ une demi-heure, c'était plat, dans un grand champs, ensuite, on a commencé à descendre. 

En haut du canyon
Haut du Canyon
Moi, avant de descendre
C'est à ce moment-là que j'ai commencé à comprendre que nos sacs à Michel et à moi allaient nous causer bien des soucis, parce qu'ils étaient tout simplement trop lourds. 

La descente s'est quand même assez bien déroulée, mais j'avais genoux, pieds et jambes en compote.  Étant donnée que la pente était très raide, il fallait constamment descendre avec les genoux pliés.  Tout en bas, on traverse le rio Colca en empruntant un pont suspendu.

Rio Colca et pont

On y a fait une longue pause.  Tout au long de la descente, j'étais dans le tiers du milieu avec autant de gens en arrière qu'en avant.  C'est Michel qui est arrivé le premier en bas avec un des australiens.  J'étais le troisième et le reste du groupe est arrivé un peu plus tard avec Coco.

Tous le monde a enlevé ses souliers.  Tous mes orteils étaient couverts d'immenses ampoules.  Ça faisait très mal, mais il fallait continuer quand même.  C'est là que les choses se sont corsées.  Je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de misère à escalader, et pour Michel, c'était encore pire.  J'étais tout simplement à bout de souffle, et incapable de le reprendre.  Michel, lui, avait des nausées et avait peur de s'évanouir.  Plus tard, on a convenu qu'on devait être à un stade assez avancé de déshydratation, additionné d'un beau cas de soroche (mal de l'altitude).  On avait tous les symptômes de la déshydratation: lèvres sèches, bouche pateuse, rythme cardiaque très, très élevé, etc.  J'ai quand même réussi à marcher jusqu'à une maison de paysans où on a dîné.  C'était une occasion de se reposer et de se réhydrater.  J'ai réussi à reprendre assez de forces pour continuer jusqu'à l'oasis (fond du canyon), mais Michel a été obligé d'embaucher les services du paysan et de deux de ses mules.  Pour ma part, j'ai réussi à me rendre, mais avec d'immenses difficultés, et j'ai été obligé d'échanger mon sac avec celui de Coco.

Arrivés à l'oasis, il commençait déjà à faire noir.  L'américain a finalement pu se baigner dans sa piscine avec laquelle il nous a tanné tout le long du voyage.  Je me suis couché nu pieds dans l'herbe pendant un bon bout de temps.  Plus tard, on nous a servi à souper, une soupe, des spaghettis et du pain.  J'avais pas tellement faim et j'ai même pas mangé le tiers de mon spaghetti.  Après le souper, Coco nous a amené une assiette de feuilles de coca.  J'en ai mâché un peu et j'en ai mis d'autres dans mon thé.  Je me suis rendu compte que ça m'avait redonné un peu de forces, alors j'en ai pris une poignée et je l'ai mise dans la poche de mon polar.  À ce moment-là, je me suis bien rendu compte que ça allait être impossible pour moi de remonter avec mes propres moyens, alors Coco s'est organisé pour que les deux mules utilisées par Michel allaient maintenant être disponibles pour les deux, mais il fallait porter notre sac sur notre dos.

À notre réveil, à 2h00 encore, la petite australienne en était venu au même constat et elle a donc réservé une autre mule, mais pauvre elle, la mule n'avait pas de selle.  L'américain a jonglé avec l'idée, mais a décidé de marcher quand même.

La promenade en mule a été une des expériences les plus bizarres et aussi des plus difficiles de toute ma vie.  On a remonté le canyon en 3 heures, sous un superbe clair de lune.  La mule de Michel était toujours la première et la mienne suivait.  Très souvent, la mule marchait à quelques centimètres du précipice, lequel avait au moins 500 mètres de profondeur.   Mon sac et moi étions beaucoup trop pesants pour la pauvre mule.  À toutes les minutes ou deux, elle s'arrêtait, à bout de souffle.  Le muletier n'arrêtait pas de me dire: "Mucho Peso!"  La mule de Michel n'arrêtait pas de chier et ça revolait toute sur moi, bon...

On est finalement arrivés tout en haut de la falaise où le reste du groupe nous attendait, sauf l'américain.  On a continué, à dos de mule, jusqu'au centre ville de Cabanaconde, où la petite australienne nous attendait déjà.  Disons que sa mule a pas mal moins forcé que les nôtres...

On est allés au même petit restaurant qu'avant notre départ et on a mangé exactement la même bouffe!  (simple, mais délicieuse)

Petit resto à Cabanaconde

Après avoir mangé, on est sortis dehors pour relaxer à la Plaza de Armas.  Il fallait attendre l'américain qui est arrivé 2 heures plus tard.  On a manqué notre bus et on a pas pu aller voir les condors au "Cruz del Condor".  En attendant, Michel et moi sommes allés nous balader dans les rues du village.  Les gens nous ont souri, envoyé la main et nous ont salué de "Buenos Dias", "Hola", et même un "Hola gringos!" venant d'une vielle dame.

Vieille dame à Cabanaconde
Enfants jouant à Cabanaconde
Quidam à Cabanaconde

Une fois le bus arrivé, on est partis.  Le bus s'est rempli graduellement avec plein de monde debout.  Il faisait très chaud, et même avec les vitres ouvertes, on suffoquait.  Après plusieurs heures de montagnes russes, on est arrivé à Chivay, au même endroit où on été arrêté la veille.  Michel et moi, on s'est couché sur un banc du terminus d'autobus.  La petite australienne est allé manger et les autres sont allés aux sources thermales.  À 12h10, Coco est arrivé pour nous dire que le bus allait repartir.  Alors nous voilà encore dans le bus, mais au moins, la route est devenue belle.

19h11 (Arequipa)  La route était longue, longue!  Il y avait au moins 2 heures de chemin massacré.  Ça brassait tellement que je ne sentais plus mes jambes.  Ensuite, la route est devenue asphaltée, et presque plus de bosses.  Partout dehors, c'était le désert.  La poussière portée par le vent entrait par les vitres ouvertes de l'autobus.  Au moins, le système de "divertissement" ne fonctionnait pas, quel régal!  En entrant à Arequipa, j'ai vraiment vu ce qu'était un pays du tiers monde.  Pendant 15-20 minutes, la route a traversé un bidonville.  J'aurais jamais pu imaginer quelque chose de même.  On aurait dit un champs de ruine, comme dans un pays où il y a eu une interminable guerre.  Le deuxième étage de la plupart des maisons était effondré et les gens habitaient au premier.  Des ordures partout.  Sur tous les murs, des slogans politiques.  Ici, les politiciens s'affichent avec des graffitis.

On est finalement arrivés au terminus d'autobus, et on est tous partis chacun de notre côté.  Coco, l'américain et nous avons pris le même taxi jusqu'au centre-ville.  On s'est dit au revoir et j'ai pris une photo de Coco.

Coco!

On est retournés au même hôtel où l'aubergiste nous a reconnu.  Cette fois-ci, on a pris soin de ne pas prendre une chambre sur la rue.

Chambre, hôtel Casa Blanca

On s'est lavé, et Michel est parti chercher une pizza pendant que je prenais ma douche.  On a mangé en regardant des téléromans péruviens à la télé.  Michel s'est installé pour lire et moi je suis sorti pour appeler à la maison.  Je suis allé à un endroit où on offrait le téléphone et internet, mais je n'y retournerai pas.  Trop cher.    S/. 16 pour 30 minutes, j'ai trouvé que c'est beaucoup trop (plus tard, j'ai réalisé que c'était le meilleur prix que j'ai payé de tout mon voyage!)  J'ai marché à la place d'armes, pris une photo et je suis monté me coucher.

Arequipa, place d'armes la nuit

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