drapeau péruvien

Les tribulations d'un Acadien et d'un Brayon au Pérou

Drapeau AcadienDrapeau Brayon

18 octobre 2006


On s'est fait réveiller par le chant du coq, et peu après, on nous a servi le thé à notre tente.  On a une demi-heure pour tout paqueter et aller déjeuner.  On a laissé nos sacs de couchage et nos matelas dans la tente, ainsi qu'un sac avec des quelques affaires dont on aurait pas besoin durant la journée.  C'est parce qu'aujourd'hui on a décidé de payer S/. 70 supplémentaires et de faire porter la moitié du poids de nos bagages par des porteurs.  Et pourquoi pas?  L'ascension du col de la femme morte (Warmiwañuska) est réputé pour être la partie la plus difficile de tout le trajet et beaucoup de gens y ont des problèmes.  Quelques kilos en moins ne nous nuiront certainement pas, et on pourra beaucoup plus apprécier la randonnée.  Nous partons immédiatement après le déjeuner.  J'ai un peu peur parce que tous les guides et récits de voyage que j'ai lus n'avaient que des histoires d'horreurs à raconter au sujet de la "deuxième journée".

En chemin, on fait des arrêts fréquents.  Il y a plusieurs sites archéologiques à contempler.  À moment donné, ça monte, monte, et monte...  Ça semble ne jamais s'arrêter.  Les heures passent.  On est partis d'une altitude de 3000m et il faut passer le col à 4200m, donc 1,2km d'ascension.  À tous les 20-25 minutes, on fait une pause pour s'abreuver, prendre un peu de sucre, et on repart. 

Montée...
(Le sentier est sinueux et la pente est raide...)

Durant toute la montée, on voyait le sommet, et il avait toujours l'air très proche.  Pourtant, dans les deux photos qui suivent, on était même pas encore rendu à mi-chemin.

Le sommet est loin...
(Le sommet est loin...)

On arrive tu?
(On arrive-tu?)

Après quelques heures d'ascension, on arrive à un lieu un peu étrange...

Il y a plein de monde, des marchands qui vendent plein de trucs, etc...  Sommes-nous rendus au sommet?  Eh non!  On n'est qu'à 3 700m et ils appellent ça la pause à mi-chemin.  Pas exactement à mi-chemin puisqu'il ne nous reste que 500m sur les 1 200, mais bon, la pause est bienvenue.  Le site s'appelle Llulluchapampa et c'est un endroit où les gens s'arrêtent pour camper la première journée.  Il y a une vue magnifique, mais je suis content que notre guide nous ait fait arrêter plus tôt, parce qu'ici, on est loin d'avoir la tranquillité qu'on avait dans la petite ferme où on a passé la nuit.

Moi à Llulluchapampa
(Moi à Llulluchapampa)

Panorama à Llulluchapampa
(À Llulluchapampa, on a une vue superbe des montagnes)

Je m'achète un 2,5L d'eau de source San Luís et je me détend à l'ombre un bon moment,  Je fais quelque bebyes à deux petites japonaises qui me zyeutent depuis un moment.  Après 15 minutes de détente, je repars.

Monte, monte, monte...  J'ai mal partout, j'ai juste le goût que ça finisse, mais je revois encore les touristes épuisés ce matin, qui avaient du rebrousser chemin en se faisant porter, et je me disait: "Pas moi, jamais, je dois y arriver!"  Les heures passent.  Alvaro, notre guide m'encourage: "Allez Christian, lâches pas, plus qu'une heure, plus que trente minutes, plus que dix!"

On monte, on monte...
(Ça commence à être long...)

À moment donné, il me demande ma caméra.  C'est pour me photographier au moment ou je vais atteindre le sommet.  Tout à coup, la piste semble reprendre de l'horizontalité.  Je lève les yeux et clic, photo finish!

Ça y'est presque
(Ça s'en vient enfin!)

Lâche pas!
(Je suis presqu'à bout de force)

Presqu'arrivé!
(Plus que quelques mètres!)

Enfin arrivé
(Victoire!)

Je m'écrase assis sur un rocher.  Il y a plein de monde.  La vue est magnifique.  On peut voir les pics enneigés de part et d'autre du col.  On croirait marcher sur le sommet du monde, avec les Apus, les dieux des montagnes.  Dans les derniers mètres, mon coeur battait constamment à plus de 150 coups/minute, et je ne pouvais m'empêcher de respirer à tout rompre.  La sensation de manquer d'air est vraiment désagréable, et il ne faut surtout pas céder à la panique.

Une pause bien méritée!
(Michel et moi (re)posant au poteau indicateur du sommet)

4215 mètres!
(4215 metros sobre el nivel del mar)

On a la tête dans les nuages
(Le sommet de la montagne touche les nuages...)

Il faut maintenant redescendre
(Le versant opposé du col)

Vertigineuse descente
(La descente sera vertigineuse)

Il faut maintenant redescendre plusieurs centaines de mètres en escalier.  C'est là que les problèmes ont commencé...   Mes genoux, durement éprouvés pendant l'ascension, ont commencé à me faire souffrir pendant la descente.  C'est comme si j'avais quelque chose d'étiré, le même mal qu'à ma descente du canyon de Colca.  Ça élançait dans mes deux genoux et c'était pire à chaque pas.  Je me suis pris une TRÈS grosse dose d'ibuprofène et je me suis mis à mâcher de la coca.  En descendant, un british m'a demandé si ça allait.  Je lui ai dit que je m'étais fais mal aux genoux.  Il a pris le nom de mon guide et est allé lui dire de venir à ma rencontre.  Peu de temps après, il est arrivé et m'a mis un bandage aux deux genoux.  Ça a aidé, mais c'était encore très pénible.  Je suis arrivé de peine et de misère au campement où c'était déjà l'heure de souper.  J'avais pas vraiment d'appétit.  J'ai mangé un peu et je me suis éfouèré dans ma tente.  Demain: porteurs, ibuprofène et bandages obligatoires!

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