Nous nous sommes levés, avons paqueté nos affaires et
sommes allés déjeuner. Il fait gris ce matin, tout
comme hier. On a mangé et payé la note de
l'hôtel. Comme notre bus avec la compagnie Cruz del Sur
n'est qu'à 13h00, on a le temps de niaiser un peu en
ville. On se retrouve comme à l'habitude dans un
café internet. L'endroit est étrange. C'est
comme un dépanneur/café internet/maison. Pour
entrer, il faut sonner, et la maîtresse de maison vient nous
ouvrir la porte. Oui, c'est barré et avec des barreaux par
dessus le marché. On a remarqué que bien des
commerces avaient l'air barricadés. On a jamais su
pourquoi.
Par la suite, on a repris le bus et on est reparti pour Lima.
On
arrive à la même station de bus d'où on
était parti il y a deux jours. Dès notre
arrivée, on se fait approcher par plusieurs chauffeurs de taxi
qui nous offrent leurs services. On prend le plus sympathique
et
on part. La course de taxi coûte pas mal plus cher
qu'ailleurs au pays. C'est vrai par exemple que les distances
à parcourir sont plus grandes, étant donné que la
ville est si énorme.
On se dirige donc vers le centre-ville de Lima. À moment
donné, on passe sur une belle grande avenue qui s'appelle
l'Avenida Canada! Ça faisait bizarre et j'ai du regarder
à deux fois pour être sur de ce que je voyais. Ça
donnait un peu l'impression qu'on était déjà un
peu partis. En approchant du centre-ville, le chauffeur du
taxi
nous montre les édifices importants: cour suprême,
hôtel de ville, palais présidentiel, etc. Ce sont
vraiment de superbes bâtiments.
Les rues sont étroites et les édifices de chaque
côté sont assez haut. Il y a beaucoup de
trafic. Le quartier est très moderne, mais avec une touche
d'ancienneté en même temps. Tout simplement superbe,
une VRAIE capitale.
Le taxi nous dépose sur le bord d'une des rues longeant la Plaza
de Armas (encore elle). Il commence à faire nuit.
Il
y a beaucoup de monde et on sent très fort la pollution
automobile. Avec toutes les histoires de vol qu'on a lu dans
les
divers guides et dans internet, je me promène avec mon sac
à dos, mais sur le ventre. Le guide du Routard appelle
ça les touristes escargots.
Puisqu'on est ici pour faire du magasinage, on commence tout de suite
à entrer dans les boutiques. Moi je suis à la
recherche d'un poncho en alpaga pour ma blonde et Michel cherche un vin
péruvien pour la sienne. Après plusieurs boutiques,
je trouve enfin ce que je cherche. On commence ensuite à
faire le tour des dépanneurs pour le vin. On finit par
trouver du vin acceptable dans un drôle d'endroit tout
tassé où il fallait littéralement monter dans une
échelle pour atteindre certaines bouteilles.
Nos achats terminés, on est arrêté manger dans un
petit resto sur une rue qui donne directement sur la plaza.
Le
proprio est un rigolo, il trouve que j'ai des grands pieds et ça
a l'air de l'impressionner. "¡Tus pies son muy
grandes!" Il va même installer son pied à
côté du mien pour comparer et s'en retourne à ses
cuisines en se secouant la tête!
On niaise et on mange. Vers la fin du repas, ça commence
à sentir la boucane. Il y a plein de fumée dans la
rue et ça s'accumule rapidement étant donné que la
rue est tellement étroite. Ça devient vraiment
épais et on commence à étouffer. Je suis
obligé de mettre une serviette devant ma bouche pour respirer un
peu. Le proprio nous dit de ne pas nous en faire que c'est
seulement le resto d'à côté qui a fait brûler
de la pizza. On prend pas de chance et on part.
Notre repas terminé, on embarque dans un taxi et on demande
à son chauffeur de nous amener à l'aéroport.
Je suis un peu soulagé, mais nostalgique déjà, que
notre aventure tire maintenant à sa fin. Mais plus le taxi
roule et plus il fait noir et plus le chemin devient
magané. On dirait qu'on s'éloigne de la
ville. On devine des gens dehors, mais il fait trop noir pour
en
être sur. Je commence à avoir un peu peur puisque
j'ai encore en tête des histoires que j'avais lues à
propos d'enlèvements de touristes. Avec la
complicité d'un chauffeur de taxi, ils sont emmenés en
banlieue, détroussés et abandonnés. Je
mentionne mon inquiétude à Michel en prenant soin de
masquer mes sentiments au chauffeur. "T'as-tu l'impression
qu'on
va pas vraiment à l'aéroport?" "J'pensais à
ça justement..." La musique à la radio est bonne
par exemple. C'est une station "années 80".
Ça me détend un peu.
Quelques minutes plus tard, je vois un avion passer à basse
altitude et ça m'a pas mal soulagé. Peu
après, il a recommencé à faire clair.
C'était un raccourci!
On se stationne à l'aéroport et un préposé
prend immédiatement nos sacs et les dépose sur un
chariot. On lui dit qu'on prend un vol international et il
nous
guide jusqu'au bon endroit. Ensuite il allonge la main:
"¡10 soles por favor!" C'était pas un
préposé de l'aéroport, mais bien un
quêteux! Pas le choix de payer, mais on s'est bien fait
avoir.
Le reste de la soirée est très banal. On
s'enregistre, on attend en mettant nos notes à jour et aux
petites heures, on embarque dans l'avion pour un interminable vol de
retour vers Toronto.