Ce matin, on s'est encore réveillé aux petites
heures. Au menu du déjeuner, même bouffe
qu'hier. Au menu de la randonnée, deux cols à
franchir: 3900m, et 3600m avec entre les deux, la jungle alpine (ou
andine?), et la forêt dans les nuages. Après le 2e
col, descente de 1,1km, presque tout en marches. Ayoye les
genoux. Tout a bien commencé. La montée
était quand même assez difficile et mes genoux souffraient
pas mal. Arrivé en haut du premier col, ce n'était
pas la même sensation qu'hier. Pourtant, il était
presqu'aussi haut. Il est vrai que notre point de départ
de ce matin était quand même un peu plus
élevé que celui d'hier. Le chemin entre les deux
cols était somme toute assez facile. Une petite descente
de 300m avec des montées et des descentes, mais c'était
surtout des pentes douces, alors mes pauvres petits genoux ont
été épargnés.
La photo qui suit est le site de Runkurakay, un avant-poste
militaire. C'est le premier site que l'on a rencontré
aujourd'hui. Au centre, le poste d'observation, et autour,
les
chambres des soldats. À l'époque, il y avait
évidemment un toit au dessus des chambres.
(Runkurakay)
Les photos qui vont suivre ont été prises au site de
Sayacmarca. Une petite ville inca.
(Moi, devant le site de
Sayacmarca. Remarquez que je suis incapable de tenir ma jambe
gauche à la verticale)
(Escalier pour entrer
dans la
cité, et plus haut, un trottoir dans la ville)
(Habitations de
Sayacmarca)
(Poste de surveillance
militaire
à Sayacmarca)
(Les habitants de
Sayacmarca avaient
une très belle vue...)
C'était selon moi le bout le plus intéressant du trajet
jusqu'à maintenant. Tout le chemin entre les deux cols
s'est fait dans les nuages. Dans les parties les plus
élevées, c'était une étrange forêt
pleines de fleurs et de colibris. On avait vraiment
l'impression
d'être suspendus entre ciel et terre. Tout autour de moi
virevoltaient des volutes de vapeur blanche. J'ai essayé
à plusieurs reprises de photographier les colibris, mais ils
arrivaient et repartaient tellement vite que je n'était jamais
assez rapide pour attraper ma caméra. À moment
donné, je croyais vraiment en avoir photographié un, mais
c'était un énorme papillon avec un gros corps et des
ailes qui battaient très vite.
(Forêt dans les nuages)
Ensuite,
il y a eu des
périodes où on marchait dans la jungle andine.
Ça aussi c'était
fascinant. Pas d'animaux, mais des plantes qui poussent sur
des
plantes qui poussent sur des plantes. Une
végétation épaisse,
impénétrable avec parfois des jets d'eau jaillissant
d'une paroi
rocheuse.
(Sentier dans la jungle)
(Sentier dans la jungle
avec un petit
pont enjambant un ruisseau)
(La jungle, toujours...)
(Au sommet du 3e col, à
Phuyupatamarca)
(Du sommet, on peut
apercevoir la
petite ville d'Aguas Calientes)
Le site archéologique de Phuyupatamarca avec ses terrasses et
ses bains incas à l'avant-plan.
(Site archéologique de
Phuyupatamarca)
Après le deuxième col est venue la descente,
interminable. Ça a duré des heures. Je
carburais aux ibuprofènes et au coca mais ça faisait
toujours de plus en plus mal. Des marches, des marches, et
encore
des marches. Je me suis développé une petite
méthode pour descendre sans que ça fasse trop mal.
De côté, un pied à la fois en m'aidant de mes
béquilles (oups, je veux dire mes bâtons de
marche...) Ça allait pas si pire, mais je suis quand
même arrivé bon dernier au campement.
Le dernier campement était un endroit assez
étrange. Il était situé sous des
pylônes d'électricité, et il y avait plein de
bâtiments, dont un avec des douches (chaudes!), des salles de
bain et même un bar! Toutes les tentes étaient
montées sur des terrasses autour du complexe. Le bar
était plein à craquer. On aurait dit un party de
faculté, avec même une niéseuse paquetée que
ses chums était obligés d'aider à marcher.
On a soupé et on a fait un hommage aux porteurs en leur donnant
un pourboire de S/. 50 chacun. Le repas était un vrai
festin avec au moins 6 plats différents. On a bien
mangé, mais je n'avais pas trop d'appétit.
Après le souper, j'ai été prendre une bonne douche
chaude. L'eau de la douche est chauffée avec un petit
bidule placé à même la pomme, et qui est
alimenté en électricité avec un fouillis de fils,
dont la moitié ont des bouts dénudés. L'eau
est très chaude, et quand on essaie de changer la
température en gossant un peu avec le bidule, ça fait des
beluettes et les lumières baissent. J'ai trouvé un
petit savon à terre, que quelqu'un avait laissé
là. Après l'avoir rincé et rerincé,
je m'en suis servi. Ça a vraiment fait du bien.
Avant de nous coucher, Alvaro, notre guide nous a dit qu'on devait
laisser sacs et matelas dans la tente, parce que les porteurs allaient
repartir demain matin. Je me suis couché et endormi peu
après que la musique du bar ait cessé.