drapeau péruvien

Les tribulations d'un Acadien et d'un Brayon au Pérou

Drapeau AcadienDrapeau Brayon

11 octobre 2006

5h58 (dans un bus)  On est dans le bus qui nous amène à Puno.  Le gardien de l'hôtel nous a réveillé à 2h45.  On avait paqueté nos sacs la veille donc on a été prêts assez vite.  Il nous a appelé un taxi et on a jasé un peu dans le hall de l'hôtel avant qu'il arrive.  Il nous a demandé d'où on venait, et quand on lui a dit qu'on venait du Canada, il nous a dit que quelqu'un dans sa parenté (pas compris qui exactement) habitait à Montréal, qu'il était mécanicien et qu'il faisait de la belle argent.  Le taxi est arrivé et on a dit au revoir au gardien.  C'était une Tercel, la plus grosse voiture qu'on a vu jusqu'à maintenant!  Arrivé au "Terminal Terrestre", on a payé notre droit de départ (S/. 1,50 par personne) et on nous a indiqué à quel endroit notre bus allait être (au bout du quai, à droite).  On a attendu, assis sur un pallet de bois, il faisait assez froid. 

Attente de l'autobus
(Autres voyageurs attendant l'autobus à Arequipa)

L'autobus est parti avec 25 minutes de retard.  Le monde commençait à s'impatienter en tapant dans le plancher et les fenêtres en criant ¡Vamos!  ¡Vamos!  J'ai vu une dernière fois les lumières d'Arequipa, et elles sont disparues dans la nuit.

La route est très belle et asphaltée.  C'est un paysage désertique où il ne pousse que des broussailles.  J'ai vu deux ânes qui broutaient sur le bord du chemin.  Plusieurs affiches qui annonçaient des traverses de lamas (mais pas de lamas!)  Je suis vraiment déçu, j'ai pas encore vu de lamas depuis que je suis arrivé.  Tantôt, il y avait un panneau indiquant qu'on entrait dans une zone où ils étaient protégés...

Route de Puno
(Paysage photographié à partir de la fenêtre de l'autobus, tôt le matin)

6h18 (encore dans le bus)  On vient de passer un panneau disant qu'on était à une altitude de 4380 mètres d'altitude.  Je trouvais que j'étais à bout de souffle et je comprend maintenant pourquoi.

6h47 (dans le bus...)  On vient de croiser un troupeau de lamas, youpi!  Pour ma part, je commence vraiment à ressentir les effets de l'altitude.  Je dois prendre de grandes respirations et on dirait que je ne prend pas d'air.  Depuis le panneau de tantôt, on a beaucoup monté.  J'essaie de rester immobile.  Pour l'instant, aucun malaise.  À Puno, au moins, on aura redescendu un peu.

7h36 (dans le bus...)  Court arrêt dans une petite bourgade appelée Santa Lucia.  C'est drôle, y'a plusieurs hommes qui sont sortis pisser dans le champ, et les femmes sont toutes allées derrière une grosse pancarte.

17h55 (À Puno)  Journée mouvementée!  Tôt ce matin, on est passés par Juliaca avant d'arriver à Puno.  Juliaca est une ville sale et laide qui contraste avec Arequipa et Puno.  Y'a plein de poussière et de fumée partout.  On s'est arrêté au stand de la compagnie Julsa pour débarquer du monde.  J'en ai profité pour aller à la toilette.  C'était la toilette la plus dégueulasse que j'ai vue de ma vie.  Ça me rappelait vaguement la rigole dans la grange chez-nous où les vaches pissaient.  Même couleur, même odeur.  Je suis remonté dans le bus et on est repartis.  Pas longtemps après, on s'est encore arrêté, mais parce que le bus ne pouvait plus passer pour une raison quelconque.  On comprenait pas trop, mais quand on les a vu lancer nos sacs sur le toit d'une van, on a compris qu'il fallait embarquer, mais il n'y avait pas de place.  ¡Si, Si, mucho space!, que le chauffeur nous a dit.  On avait pas vu qu'il y avait une banquette derrière les sièges avant qui faisait face à l'arrière de la van.  J'étais écrasé entre le chauffeur et une madame avec un bébé.  Il y avait une bosse dans le plancher, alors j'étais obligé d'être assis de travers, juste sur une fesse.  Il y avait 19 personnes à bord (oui, je les ai comptées).  En chemin pour Puno, j'ai compris le problème, il y avait une manifestation de travailleurs, et ils avaient bloqué la route avec des pierres.  On est passés par un détour de chemins de terre et ils nous ont finalement déposé dans un marché, près d'une gare d'autobus.  On pensait que c'était le marché central qu'on voyait sur la carte de Puno dans le guide du Routard, donc on est partis à marcher pour trouver l'hôtel Europa, qui était encore une fois recommandé par le Routard.  On a marché un peu et on trouvait rien.  On était à bout de souffle, alors on a câllé un vélo-taxi.  C'est comme une bicyclette, mais il y a un banc à l'avant, pour deux personnes.  Derrière le banc, il y a une place pour mettre nos sacs.  Le vieux bonhomme avait l'air de forcer pas mal, surtout que le trajet se faisait en montant.  On est finalement arrivés à l'hôtel, qui n'était pas du tout où on pensait qu'il devait être.  On nous a assigné la chambre 312 et on est monté.  La chambre était plus petite que celle qu'on avait à Arequipa.  On a eu de la misère à monter les escaliers, parce que le mal de l'altitude nous faisait pas mal souffrir.  (Puno est à 3950 mètres)  C'est vraiment une drôle de sensation et assez désagréable.  C'est comme si l'air qu'on respire ne suffit jamais et on est toujours à bout de souffle.  On s'est couché, et ça a passé un peu.  On est allé manger et j'ai pris des linguinis au pesto. 

En après-midi, on est allé visiter la nécropole de Sillustani.  Il y avait plusieurs chulpas, càd des tombeaux aymaras. 

Tintin et chulpa
(Inca ou Aymara?  Remarquez la porte en triangle vs. celle rectangulaire)

Chulpa bien réelle
(Une authentique chulpa aymara.)


Sur le site, il y avait un cercle qui était le temple du soleil, et un demi cercle à côté qui était celui de la lune. 

Temples du soleil et de la lune
(Au premier plan, le temple de la lune, à l'arrière. celui du soleil)

Apparemment, lorsqu'on se tient au centre du temple du soleil, on ressent une sorte d'énergie ou de chaleur.  Aussi, il parait que les boussoles et les appareils électroniques n'y fonctionnent pas.  J'ai essayé de voir si ces affirmations étaient vraies.  Je me suis placé au centre du cercle solaire, les bras en croix comme on me l'avait indiqué.  J'ai ressenti un picotement, mais je ne pourrais pas dire s'il s'agissait d'une expérience mystique ou si le sang commençait à me manquer...  Par contre, la boussole fonctionnait parfaitement.  Le guide était un peu surpris que j'en aie une...  Apparemment, ce genre de construction existe à plusieurs endroits dans le monde.  La plus connue étant...  Stonehenge!

Faune à Sillustani
(Lamas ou Alpagas?)


Chulpas à Sillustani
(Chulpas d'un style différent, probablement pour des gens d'une autre caste.  La construction est plus rustique.)


Ensuite, on a visité l'intérieur d'une chulpa. 

Christian dans la Chulpa
(Y faisait noir...)

Ça faisait étrange d'être dans la tombe de quelqu'un, ou plutôt de quelques uns puisqu'il s'agissait du tombeau d'un groupe de 6 à 10 nobles.   Leurs momies étaient suspendues au plafond, en position foetale.  Selon le guide, les anciens momifiaient leurs morts dans cette position afin qu'il retournent dans l'au-delà de la même façon qu'ils sont entrés dans notre monde.  Les Aymaras, comme les Incas n'utilisaient pas de mortier.  Remarquez comment les pierres sont parfaitement alignées...

Au moment de repartir, on a perdu Michel de vue.  Plus capables de le trouver.  Notre guide est retourné sur le site à sa recherche.  Pendant ce temps, j'ai jasé longuement avec une américaine qui s'appelait Sandy et qui était là avec son mari.  Très gentille, et pas du tout l'idée qu'on se fait des Américains.  Elle m'a expliqué qu'ils vivaient sur un voilier depuis leur retraite et qu'ils faisaient le tour du monde.  Le guide a finalement retrouvé Michel qui avait trouvé une source d'énergie entre deux grosses roches.  Ah oui, il avait aussi trouvé deux poupounes...

En revenant, on avait une superbe vue sur le lac Titicaca et la ville, avec un bel orage en prime.

Puno sur le lac
(Puno)


De retour à notre hôtel, on s'est reposé un peu en attendant que l'orage passe.  Après qu'il fut fini, on est allé dans une pizzeria où on a mangé une pizza familiale cuite sur feu de bois.  Comme boisson, j'ai pris du maté de coca.  On a jasé pendant environ deux heures.  On est ensuite retournés à l'hôtel et on s'est couché vers 21h00.

Cathédrale de Puno
(Cathédrale de Puno)


Mail piétonnier à Puno
(Mail piétonnier à Puno)


Plaza de Armas - Puno
(Plaza de Armas, Puno)

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