4h00 Un déjeuner, et on décolle. C'est aujourd'hui
qu'on va enfin voir le Machu Picchu. Il y a eu de la pluie cette nuit,
et je crains qu'on ne puisse pas bien le voir. Le dernier point de
contrôle ouvre à 5 h 30, mais Alvaro nous a dit que
c'était mieux d'arriver plus tôt, car il y allait y avoir
une grande file. On déjeune rapidement, on paquete et on part.
C'est à peine 10 minutes pour arriver au contrôle. Il y a
déjà plusieurs personnes qui attendent. Le temps est
à la pluie, et ça n'augure pas très bien pour la
visite. Finalement, peu avant 5 h 30, deux ou trois
fonctionnaires du
ministère de la Culture passent devant tout le monde et vont
s'installer au petit guichet. Une fois le guichet ouvert, ça va
très vite. Maintenant, c'est l'affaire de quelques heures. Le
chemin monte et descend doucement avec parfois quelques marches. C'est
ce qu'Alvaro appelle « Inca Flat ». C'est un peu les
mêmes paysages qu'hier.
La marche est assez pénible avec mes deux genoux en
purée. Les marches sont souvent très hautes, ce qui rend
la chose très difficile. Petit à petit, les gens qui
étaient après nous commencent à me
dépasser. Ils sont tous très sympathiques et me saluent.
Ils doivent me prendre pour une sorte d'invalide à la tête
dure qui fait des affaires folles malgré son handicap.
Il y a une petite pluie en l'air qui a l'air de vouloir rester
suspendue au lieu de tomber. Il y a du brouillard, mais il bouge
rapidement. Je suis entêté. Je marche très
rapidement, malgré ma douleur. Je n'ai qu'une idée en
tête : me rendre à la porte du Soleil et rejoindre mes
compagnons. J'y arrive finalement vers les 7 h 30. Il y a 50 marches
très hautes à monter. C'est difficile. Au sommet, il y a
foule, et les autres membres de la troupe attendent patiemment. De cet
endroit, on voit très bien où devrait être le Machu
Picchu, mais il y a trop de brouillard. Michel, qui est arrivé
avant moi, me dit que par moments, on peut voir la cité, alors
j'attends avec ma caméra pour pouvoir prendre la photo
classique, mais je ne réussis qu'à pouvoir voir les
terrasses agricoles et deviner quelques bâtiments.
(On ne pouvait apercevoir que
quelques ruines. Ici des terrasses agricoles.)
(Ici, c'est un poste de
contrôle)
C'est
maintenant le temps de DESCENDRE! Oui, encore descendre quelques
centaines de mètres pour arriver à la cité. Je ne
ressens pas l'excitation que j'avais prévu. La cité est
là, mais on ne la voit pas, et le chemin ressemble beaucoup
à celui des trois derniers jours.
(Les derniers mètres du chemin
de l'Inca)
La descente commence. J'ai
décidé de prendre mon temps. J'ai moins hâte
d'arriver et, surtout, ce serait vraiment niaiseux de se blesser.
Après environ une heure, la forêt commence à
disparaître, et le paysage commence à changer.
(Arrive-t-on quelque part?)
C'est
encore brumeux, mais je me rend compte, tout à coup, que
je suis rendu sur les terrasses agricoles de Machu Picchu.
(J'peux pas croire que j'y suis enfin
arrivé!)
(Le comité de bienvenue)
Il y a des
gens qui viennent en sens inverse avec un guide. Ce sont deux petits
vieux (mari et femme probablement). Le guide leur dit qu'ils sont
présentement en train de marcher sur le chemin Inca! Et eux de
répondre : « Quelle aventure! » À ce
moment-là, j'ai vraiment le goût de dire quelque chose,
mais à quoi bon... D'autres gens que je rencontre me disent :
« Ça y est, t'es enfin arrivé! » Sans avoir
fait le voyage eux-mêmes (ça se voit très bien et
ça se sent...), ils sont au courant. On passe entre les
bâtiments. La brume est encore épaisse, et le temps
semble vraiment à la pluie.
(La cité dans la brume...)
La cité est vraiment
très grande. Je marche, marche, marche, et ça continue
encore.
(Machu Picchu dans la brume)
Je finis par arriver à la bâtisse d'administration
où il y a une grande file. Mes compagnons sont là avec le
guide. Il faut faire étamper le billet pour avoir le droit de
continuer à visiter le site. Alvaro me prend mon passeport pour
aller l'estampiller avec l'étampe officielle du Machu Picchu.
Une valeur sentimentale seulement. On dépose nos sacs à
la consigne. Les trois personnes parlant couramment l'espagnol prennent
un guide local. Michel et moi restons avec Alvaro. On visite tous les
aspects importants de la cité : les temples, les autels de
sacrifice, les maisons des nobles, des prêtres, etc. Alvaro
connaît très bien son archéologie et, en plus, il a
des opinions personnelles sur plusieurs bâtiments du site.
Étant donné que les Incas ne connaissaient pas
l'écriture, tout est spéculation.
(Va-t-on finalement voir le dieu
Soleil?)
(Une autre vue de la
cité. Il commence à y avoir du monde.)
La prochaine photo représente un autel où on pratiquait
des sacrifices pour les offrir au condor. En bas au centre,
on
voit la tête et le corps du condor et une rigole pour
récolter le sang, et la formation rocheuse en V
représente les ailes. Les Incas transformaient souvent en
temples des objets naturels qui leur rappellaient des choses.
(Autel du condor)
Les petites alcôves contenaient des momies quand elles furent
découvertes. Ailleurs sur le site, on peut voir de plus
petites alcôves, trop
petites pour des momies, où on mettait des idoles.
(Alcôves à momies)
La photo suivante est une porte typique des bâtiments de Machu
Picchu. La saillie en haut de l'embrasure ainsi que les
petits
trous de chaque côté servaient à accrocher un
rideau.
(On sort dehors)
(Superbe vue de Machu Picchu.
La brume est complètement levée)
(Le temple du Soleil, que j'avais
promis à Émilie de photographier)
On finit notre visite guidée près d'un rocher à
énergie. Apparemment, on le touche, et une énergie nous
est transmise. J'ai essayé de faire réparer mes genoux,
mais ça n'a pas marché.
(Mes genoux en sont ressortis dans le
même état...)
On s'est reposés un moment
sur un banc à l'abri du soleil. On a jasé un peu avec
Alvaro, ensuite il est parti en nous donnant rendez-vous dans un
restaurant à Aguas Calientes.
Pendant les quelques heures qui ont suivi, j'ai visité la
cité avec Michel. Quel dédale de rues
étroites, de culs-de-sac, d'escaliers... Ça me rappelait
un peu certains des fameux labyrinthes des magazines Jeux et
Stratégies des années 1980 (la montée des cendres
et les clés de la vieille cité, surtout). On s'est un peu
perdus. Aucun des chemin n'allait vraiment où il semblait aller.
Un moment donné, on s'est juste assis dans un cul-de-sac pour se
reposer. Pour rigoler, on s'arrangeait pour être vus de la rue,
et on comptait les personnes qui arrivaient et viraient de bord tout de
suite. Il y en a eu plusieurs, de 20 à 30 certain.
(Une ruelle, aux limites de la
cité)
(Place publique, sur laquelle donnent
plusieurs portes et fenêtres)
De presque partout dans la cité, on pouvait voir presque tout le
reste de celle-ci, le reste étant soit en haut, soit en bas!
(Des murets longeant des escaliers)
Autre vue de la cité. D'ici on voit très bien le
chemin qu'utilisera le bus à notre retour...
(Plusieurs bâtiments plus bas,
et à l'arrière, le chemin du retour)
Ici, on a une autre ruelle typique de Machu Picchu. De
partout en
ville, on avait une très belle vue sur les montagnes
environnantes.
(Ruelle étroite et
descendante, avec vue sur les Andes)
Ici, on a une autre ruelle étroite sur laquelle donnent
plusieurs habitations. Remarquez les murs penchés.
Les Incas les construisaient ainsi afin qu'ils résistent aux
tremblements de terre.
(Beaucoup de gens vivaient ici)
Ceci ressemble beaucoup à la photo classique. De
plus proche, évidemment...
(Les édifices sont vraiment
bien conservés)
(Les terrasses servaient à
cultiver soit des légumes, soit des fleurs. On ne saura
peut-être jamais...)
(Une vue du majestueux Picchu Picchu)
(Ici, c'est maintenant le pays des
lamas)
Il était maintenant le temps de partir. Deux choix s'offraient
à nous : marcher et le bus. La promenade en bus était
assez épeurante. Je croyais avoir tout vu avec les chauffeurs de
taxi...le chemin du retour consistait à descendre de la
montagne. Pour ce faire, un chemin en zigzag était tracé
à flanc de montagne, un chemin de terre (vase) pas très
large. Ben, le chauffeur d'autobus conduisait comme s'il était
au volant d'un stock-car. À chaque croche, à 180
degrés, il braquait complètement les roues en pesant sur
le gaz. À chaque croche, le derrière de l'autobus
dérapait jusqu'à ce qu'il s'aligne avec le devant. Sur la
route, il y avait des piétons, des vélos et d'autres
autobus qu'on rencontrait.
Après avoir été fortement secoués, on est
arrivés à Aguas Calientes où on s'est
achetés un t-shirt « I survived the Inca Trail ». On
a rencontré Michael et, ensemble, on a cherché le poste
de police en face duquel devait se trouver le fameux restaurant. Le
reste du groupe était déjà arrivé. On s'est
assis, on a jasé et mangé. J'avais tellement hâte
à ce moment, pouvoir déguster une bonne bière
froide!!! Je me suis pris une grosse bouteille de Cerveza Cristal (1,1
L). Ça a vraiment fait du bien.
(Dans l'ordre habituel, Micheal, moi,
Michel, Alvaro, Alexandre et Dario)
Après avoir bien
mangé et bien bu, on est partis chacun de notre
côté. Alvaro a pris un train avant tout le monde, gratuit
pour les Péruviens apparemment. Les deux Brésiliens
avaient un train une heure avant nous, alors ils sont partis avant
Michel, Michael et moi.
La promenade en train a été sans histoire. Une fois
arrivés à Ollantaytambo, quelqu'un nous attendait pour
l'autobus. Après un interminable voyage, on est rentrés
à Cuzco après la tombée de la nuit. On est
allés chercher nos sacs à la consigne de l'hôtel
San Blas
et on est allés prendre possession de notre chambre à
l'Hostel Amaru, de l'autre côté de la rue.